Définitions
L’éthique, c’est une réflexion sur l’action.
Il y a 3 grands principes :
- Le respect des personnes et donc l’autonomie (c’est-à-dire le consentement des sujets)
- la bienfaisance (c’est-à-dire l’évaluation des risques où les bénéfices doivent l’emporter sur les méfaits)
- La justice (c’est-à-dire le fait de proposer des procédures équitables)
Ajout d’un principe suite aux réflexions autour de l’éthique de l’IA : La transparence et l’explicabilité.
Cynthia Fleury
L’éthique, c’est avant tout la place du souci de soi, des autres et du monde.
Réflexions de la philosophe française Cynthia Fleury :
- elle consiste à s’engager dans le monde
- elle permet de préserver notre état de droit
- Ce n’est pas une morale, plutôt une façon de se conduire, d’articuler le plus justement possible et le plus créativement possible cette conjonction de valeurs, de principes et de pratiques
- C’est une manière de créer une cohérence avec soi-même qui demande du courage, celui de prendre des engagements, ce que personne ne peut faire à notre place.
Aristote
L’éthique, c’est une réflexion prudente et adaptée
Réflexions du philosophe grec Antique Aristote :
- L’éthique implique d’être prudent, c’est-à-dire réfléchi et sans à priori, avec ce qui est juste ou pas.
- “On a tous des principes, des règles, mais on doit avoir une intelligence circonstanciée, en contexte, pour rendre l’acte éthique, le plus durable possible.”
Morale, impératifs, principes généraux > éthique, échelle personnelle de valeurs > recherche de la décision juste dans une situation donnée.
Cadre de prise de décision éthique
Prendre le schéma sur le cours
L’éthique, c’est un compromis entre ceci et cela.
Reconnaitre la finalité éthique d’une prise de décision.
Exemple : Peut-on utiliser les données personnelles génétiques à des fins de recherches ?
- Cette prise de décision ou la situation qu’elle suscite est-elle préjudiciable/dommageable pour quelqu’un ? Cette décision implique-t-elle un choix entre une “bonne” et une “mauvaise” alternative ? Ou deux “bonnes” alternatives ? Ou deux “mauvaises” ?
- La finalité / le but de cette décision va-t-elle au-delà de ce qui est légal ou efficace ? Si oui, comment ?
- Cette décision respecte-t-elle les obligations morales […] ?
Analyser les faits
Exemple : Qui doit censurer un compte haineux sur un réseau social ?
- Quels sont les faits pertinents à l’origine de la décision ? Tous sont-ils connus ? En sais-je assez sur cette situation pour prendre une décision ?
- Quels sont les motifs de chaque personne pour agir de telle ou telle façon ? Certaines ont-elles un intérêt important dans le résultat ? Certaines sont-elles plus concernées que d’autres par les conséquences ?
- Quelles sont les différentes options pour agir ?
- Les personnes ou groupes concernées par cette prise de décision ont-ils été consultés ?
- Ai-je identifié les différentes options possibles ?
Évaluer les différentes options possibles
Exemple : Comment programmer une voiture autonome en cas d’accident inévitable ?
- Quelle option produira le plus de “bien” et le moins de “mal” ? (approche utilitariste)
- Quelle option respecte le mieux les droits (propriété, information, choix) des personnes impliquées ? (approche légale)
- Quelle option traite les personnes impliquées de façon égale ? (approche en fonction de la justice)
- Quelle option sert-elle le mieux la communauté dans sa globalité ? (approche en fonction du bien commun)
- Quelle option me conduit à agir de façon à être comme je souhaite ? (approche en fonction de la vertu)
Prendre une décision et la tester
Exemple : Faut-il permettre à la police et/ou aux services de renseignements d’interconnecter toutes les données concernant les citoyens ?
- En considérant toutes ces possibilités, quelle est l’option qui convient le mieux à la situation ?
- Si je dis à quelqu’un que je respecte quelle est l’option que j’ai choisie, que me dira-t-il ?
- Quelles sont les conséquences de cette décision sur les personnes concernées par celle-ci ?
Agir et réfléchir aux résultats
- Comment mettre en œuvre ma décision en maximisant le soin et l’attention portés à toutes les personnes concernées ?
- Comment ma décision se termine-t-elle et qu’ai-je appris ?
Délibération éthique
Analyse des faits > Analyse des valeurs > Hiérarchisation des VALEURS > Justification de la décision et action
Objectif de la délibération : un consensus acceptable
Exemple : La Convention citoyenne pour le climat (2019)
- Adopter une démarche réflexive, critique et rationnelle
- Déterminer les différentes valeurs ou différents principes en conflits
- Connaitre la difficulté, voir l’impossibilité de satisfaire tout le monde
- Adopter une démarche éthique lors de la délibération :
- approche collaborative visant le consensus
- Refuser l’intimidation (jeu d’autorité, jargon technique…)
- Refuser la manipulation par le chantage ou par la séduction
- Refuser le mensonge (exagération, informations tues…)
- Écouter les autres arguments, avoir un esprit ouvert
- S’exprimer et encourager les autres à parler
- Chercher à considérer tous les facteurs
- S’interroger sur le point de vue de ceux n’ayant pas participé
- Mettre en relief les divergences et les analyser : leur nature, leurs causes
- Aider le groupe à progresser :
- Clarifier le problème
- Cerner la question
- Dégager les convergences et divergences
- Dégager les conflits des valeurs en jeu, les dilemmes éventuels
- Ramasser les éléments susceptibles de faire consensus et d’netre dans la rédaction d’un éventuel avis